Déchéance de rationalité
C’est le troisième livre de Gérald Bronner que je lis, après la Démocratie des crédules, et le Cabinet de curiosités sociales, et c’est aussi, des trois que j’ai lu, le plus personnel. Car il s’agit avant tout d’un récit, celui d’un chercheur, sociologue, impliqué dans le fonctionnement d’un « centre de déradicalisation », celui de Pontourny.
Pourtant, rien ne le prédestinait à venir tenter de ramener quelques brebis égarées sur le droit chemin. Le livre raconte donc comment, au lendemain des attentats qui ont ensanglanté l’année 2015, Gérald Bronner a été impliqué dans la tentative de déradicalisation, quels choix il a fait, et quels résultats il a obtenus….
Le récit nous fait également prendre la mesure des errements et de la lourdeur d’une administration qui ne sait trop que faire de ce sujet délicat. Entre charlatans, ministères qui se concurrencent, responsables politiques qui s’égarent, il livre le constat d’une bataille presque perdue d’avance. À ce titre, Déchéance de rationalité se veut également un plaidoyer pour une approche beaucoup plus assertive de la rationalité. À l’ère des fake news utilisées à grande échelle, et d’une certaine radicalisation des esprits, il nous propose de prendre nos responsabilités vers les générations futures. Un peuple à qui l’on ment trop souvent finit par perdre ses repères. Peut-être, hélas, est-il déjà trop tard…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Lorsqu’on sait que dans certains milieux universitaires enseignent des proches de l’extrême droite décoloniale (par définition pro-islamiste ) et qu’y adhèrent certaines associations étudiantes, sans que nos dirigeants politiques s’en préoccupent le moins du monde, on se rend compte 1) de l’attitude irresponsable des dits dirigeants et de leur peu de fiabilité 2) que la radicalisation de la société française est extrêmement profonde et touche tous les milieux sociaux, y compris aisés 3) que le pire (sans mauvais jeu de mot) reste sans doute à venir.