David Hallyday au Dôme de Paris

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Qu’il est difficile de descendre d’un géant ! C’est ainsi depuis que le monde est monde, les filles et fils des personnalités les plus célèbres, puissantes ou influentes ont souvent eu du mal à trouver leur place. Leur entourage, si ce n’est eux, ne cesse de les comparer à leur illustre ascendance. Pour trouver la faille, et peut-être se satisfaire de sa propre médiocrité.

Bien sûr, il y a des exceptions. Des fils de Nobel qui obtiennent eux-mêmes un Nobel. Ou des fils de millionaires qui finissent présidents, comme Trump. Mais en règle générale, il ne faut pas trop attendre de la progéniture de gens extraordinaires. Ce sont, comme vous et moi, des gens ordinaires, et qui aspirent souvent à n’être que cela.

Toute la musique que j’aime…

David Hallyday n’échappe pas à la règle. Fils de Johnny Hallyday, c’est à dire fils du chanteur qui a régné sur la scène française pendant un demi-siècle, en interprétant tube sur tube, il ne pouvait espérer rivaliser avec son père, décédé en 2017. Il s’est pourtant lancé dès les années 90 dans une carrière musicale, dont je n’ai pas gardé un souvenir impérissable, à l’exception de l’album Sang pour sang, et des chansons qu’il a écrites pour son père.

C’est donc empreint d’une certaine curiosité que je me suis rendu hier soir au Dôme de Paris, pour voir et surtout écouter le rejeton de la famille Smet. Ma femme avait réservé des places il y a plusieurs jours déjà, après avoir entendu l’impétrant parler de lui et de ses rapports familiaux dans l’émission de Lea Salamé, et annoncer une série de concerts où il interpréterait les tubes de son père, et je me suis dit que c’était une bonne idée. Après tout, avions-nous remarqué, nous n’étions jamais allé voir Johnny en concert, ni au Parc ni au Stade de France, ce qui finalement était une erreur, tant la musique de ce monstre de scène avait impacté notre héritage culturel…

Prenant place dans une travée centrale de l’ancien Palais des Sports de la Porte de Versailles, au milieux de fans aux tempes grisonnantes et aux calvities déjà bien développées, je pensais passer une bonne soirée nostalgie. La suite fut, hélas, plus décevante… La voix de David Hallyday évolue dans un registre très différent de celle de son père, plus rocailleuse. David Hallyday chante un peu comme Jean-Jacques Goldman, flirtant souvent avec les aigus, sans jamais atteindre le niveau de graves de Johnny.

Canada Dry ?

Le résultat, c’est l’impression, quand David Hallyday reprenait les tubes de son père, d’écouter un copain trentenaire chanter dans un karaoke. Un copain trentenaire doté d’une jolie voix, certes, un interprète de qualité, qui ne chante jamais faux. Mais qui donne furieusement envie d’aller déterrer le père pour l’écouter revenir sur scène, une dernière fois…

Le seul point positif, finalement, dans ce spectacle au décor original construit sur des fonds faisant parfois appel, semble-t-il, à l’intelligence artificielle, ce fut quand David Hallyday interpréta ses propres chansons, et particulièrement Tu ne m’as pas laissé le temps. Écrite pour son grand-père maternel, elle a pris une couleur particulière quelques années après le départ de Johnny…

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