Comment créer un réseau social personnalisé ?
Les réseaux sociaux sont à la mode depuis quelques années. Mais si Facebook, LinkedIn ou Twitter ont de quoi séduire par leur prolifération globale (Facebook, c’est 1,5 milliard d’utilisateurs sur la planète en 2017…), ils restent modérément utiles dans le cas de communautés spécifiques, comme les communautés de salariés, d’anciens salariés, ou d’anciens élèves, là où l’on veut contrôler, justement, la prolifération et l’accès de nouveaux utilisateurs. D’autres plateformes peuvent alors être envisagées. Des offres payantes existent (Yammer, Facebook Workplace, BlueKiwi). Mais dans le cas d’une communauté d’anciens élèves d’un établissement scolaire, le prix de ces solutions payantes est un obstacle infranchissable. Comment faire pour créer un réseau social à moins de 50 euros?
En une soirée de recherche sur le web, j’ai trouvé plusieurs outils qui peuvent très bien répondre à cette question. Ces outils peuvent d’ailleurs être déployés en version gratuite (mais avec un jeu fonctionnel limité) ou payantes, pour une somme qui peut dépasser quelques centaines d’euros, et peut donc rester abordable pour une association.
WordPress + PeepSo
La première solution est sur base WordPress. Il s’agit d’une extension, nommée PeepSo, qui permet de gérer une communauté d’utilisateurs, en leur associant des caractéristiques via une interface facile à configurer: nom prénom, adresse, date de naissance, etc. La plateforme est même capable de s’interface avec les systèmes d’authentification des réseaux sociaux classiques (LinkedIn, Facebook, Twitter) pour éviter aux membres de devoir retenir un mot de passe supplémentaire.
Si cette solution n’est pas difficile à installer, j’ai eu pas mal de problèmes pour configurer une version en français. Par ailleurs, PeepSo est vraiment basique, et ne propose finalement que des pages simples pour configurer un profil, un fil d’actualité, mais ne propose rien pour gérer des groupes de discussion. L’interface du fil d’actualité est assez peu élégante. Bref, le produit n’a pas vraiment l’air fini.
Open-source social network
Deuxième solution testée, Open-source social network, qu’on peut librement télécharger et installer sur son serveur, de manière assez simple. La documentation est spartiate, mais l’outil a l’air assez complet, de prime abord: profils utilisateurs, groupes, font partie des fonctionnalités de base.
A l’usage, cependant, on sent très vite poindre les limites. Pas de pages statiques, pas de gadget un peu plus sophistiqué, sauf si on installe la version premium à 249€, ce que je n’ai nullement l’intention de faire.
HumHub
La solution la plus complète à mes yeux, c’est HumHub. Il s’agit d’un kit modulable, qu’on installe assez simplement sur son serveur PHP/MySQL, et qui comprend à la fois un réseau social, des espaces de discussion, des gadgets de type calendrier, un wiki, et la possibilité de stocker des fichiers de toutes sortes. HumHub peut s’interfacer avec LDAP, et supporte même l’intégration de trackers, du type Google Analytics.
Gratuit en version communautaire, HumHub devient payant pour un usage en entreprise. C’est celui que j’ai décidé d’installer pour mon petit réseau d’ancien. Il va falloir, maintenant, vérifier que son interface est vraiment aussi simple qu’elle le paraît, même pour des utilisateurs occasionnels. Rendez-vous dans quelques semaines pour un premier bilan…
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Merci beaucoup pour cette enquête, d’utilité publique.
Pour avoir à animer des communautés, et à participer à d’autres, je constate que le problème n’est pas tellement technique, c’est surtout une question de conduite du changement. Faire qu’un groupe d’individus adopte comme un seul homme une rigueur compatible (ce qui inclut aussi une forme de politesse) avec le fonctionnement d’une communauté demande un gros investissement du « leader du changement » (une forme de martyre ?).
Pour faire ce type de travail, la société commence par nous laver le cerveau, par l’école, puis nous fait surveiller par la police, l’armée, la justice… Lorsque l’on s’y lance, on se trouve bien seul, et bien impuissant.
Oui, l’animation est essentielle. Et aussi le « growth hacking »…
Sinon côté Drupal il y a aussi Drupal Commons, une « distribution » Drupal orientée réseau social, ou Open Social (https://www.drupal.org/project/social)