Conseils a un ami qui devrait apprendre l'anglais
La mondialisation offre cela de bien, qu’elle permet de comparer les niveaux d’anglais obtenus à cursus scolaire et universitaire équivalents. De ce coté-là, il n’y a rien à dire, nos compatriotes sont largement les plus mauvais anglophones qu’il m’ait été donné de rencontrer lors de ma carrière professionnelle longue d’une vingtaine d’années. Le moindre chauffeur de taxi de la banlieur de Tel Aviv pratique un meilleur anglais que certains dirigeants d’entreprises cotées au CAC 40!
Les quelques années passées chez un éditeur de logiciels célèbre de la région parisienne sont, à ce point de vue là, édifiantes. L’un des principaux managers de cette société, que nombre de mes lecteurs reconnaîtront sans peine, est à mon avis le meilleur représentant du niveau nullissime d’anglais pratiqué en France. Ses expressions étaient célèbres, et j’en connais même qui, pendant ses conférences ou séminaires, en établissaient la liste afin d’amuser leurs proches.
Un tel niveau d’anglais est totalement inacceptable, surtout dans un contexte professionnel qui nous amène à travailler avec une multitude de pays où le français n’est pas monnaie courante. De nos jours, apprendre l’anglais ne présente plus aucune difficulté. Il est d’ailleurs possible de suivre des cours d’anglais en parallèle de son activité professionnelle, sans se déplacer, par le simple biais d’un coup de fil hebdomadaire d’une trentaine de minutes. Il suffit alors de passer ces quelques minutes au téléphone, en compagnie d’une personne anglophone, régulièrement renouvelée afin d’empêcher l’effet d’accoutumance à une voix particulière, pour voir son vocabulaire progresser et pour réduire la proportion de franglais totalement inacceptable pour un véritable anglophone.
C’est ce qu’offre un organisme comme Télélangue. La campagne de pubs lancée par cet organisme ces dernières semaines est absolument époustouflante, en voici d’ailleurs un des épisode:
Pour conclure, je ne peux m’empecher de vous livrer une anecdoite croustillante. La personne pré-citée, réputée pour ses coups de colère, était régulièrement enregistrée (au format MP3) par certains de mes collègues israeliens. Demandant à l’un d’eux pourquoi il procédait ainsi, celui-ci me répondit: "c’est pour apprendre le français: il me suffit de deviner ce qu’il voulait dire en anglais…".
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Je suis un anglophone désastreux. Mais je ne crois pas que la France soit aussi pitoyable que cela. Et que le chauffeur israélien soit un bon exemple.
J’ai mené des missions en Allemagne. J’y ai rencontré peu de bons anglophones. Et beaucoup de personnes qui écrivaient l’Anglais extrêmement mal. L’ère de l’Allemand polyglotte est finie.
Je crois que ce qui est fondamental dans l’apprentissage d’une langue est l’intérêt pour l’étranger (exemple : le chauffeur israélien).
Le Français, comme l’Anglais, n’est intéressé que par son petit monde.
On peut imaginer deux voies pour l’avenir :
– tout le monde parle anglais
– la technologie permet enfin de traduire de façon efficace en temps réel
Le monde étant de moins en moins centré autour des USA et les nouveaux pays forts étant assez nuls en anglais (Chine, Japon, Russie, même l’Inde contrairement à ce que l’on pourrait penser,…), je pense que la deuxième voie est beaucoup plus prometteuse et enrichissante culturellement.
Essayez d’avoir une discussion un tout petit peu technique avec des chinois. Parler en anglais est inenvisageable. Passer par une traduction anglais-chinois est inefficace et l’on comprend rapidement par les questions en retour que la traduction était incompréhensible.
Quel dommage aussi d’utiliser l’anglais quand un français parle avec un italien alors que leurs langues maternelles sont si proches !
Apprendre une langue est passionnant pour rentrer dans la culture et comprendre vraiment un peuple. Hélas le coté « vital » de l’apprentissage de l’anglais lui enlève tout charme. Et pourquoi faudrait-il que la seule culture étrangère à laquelle on s’intéresse soit la culture anglophone ? De nombreuses personnes doivent déjà jongler avec 2 langues entre la maison et la société. S’il faut impérativement ajouter l’anglais, plus personne n’apprendra le français, l’allemand, l’espagnol, le russe, le japonais ou d’autres langues beaucoup plus belles et intéressantes !
@Christophe: le fondamental dans l’apprentissage d’une langue, c’est … un sejour long a l’etranger. Or les allemands ont tendance a se replier sur eux memes. Ceci explique peut etre cela. Scandinaves, belges, neerlandais ou italiens n’ont pas ce travers.
@Thierry: Rien n’empeche de maitriser plusieurs langues. Au 19e siecle, on se contentait rarement, quand on etait eduqué, d’une deuxieme ou troisieme langue. Parler anglais, allemand, français et russe ou italien etait courant. De nos jours, on se contente d’un anglais balbutiant. Devra-t-on se contenter d’un chinois encore plus balbutiant, au risque de meprises?
Il semblerait effectivement que la norme mondiale soit de parler deux langues couramment. Il n’y a pas longtemps c’était aussi le cas en France, dans le peuple : on y parlait généralement son patois régional, et le Français.
Quant à l’apprentissage des langues, je crois toujours à la motivation. Le Français était parlé partout en Europe au 18 et 19ème siècle. Peu de personnes avaient mis les pieds en France. Mais la France était admirée.
Et quid de nos ex colonies? Ou encore de Chinois rencontrés chez un équipementier automobile. Ils parlaient Français couramment, avant d’être venu en France…
Nous sommes d’accord sur la capacité d’apprendre deux ou trois langues mais pourquoi forcément l’anglais !
« Le français était parlé partout en Europe » : uniquement par une élite qui n’avait d’autre occupation dans la vie que d’apprendre, lire et s’amuser. Le développement de l’anglais s’est traduit de facto par une américanisation de la culture. Pourquoi les pays du nord parlent-ils anglais ? parce que dès le plus jeune age, le petits hollandais, suédois ou danois ne regarde que des films d’Hollywood, des séries TV US en VO, des clips musicaux anglophones… Heureusement que nous avons une création cinématographique, artistique et littéraire forte en France ! Et heureusement qu’Arte est bilingue allemand / français et non monolingue anglais, ce qui finalement pourrait être le plus logique ! Les langues font partie de notre patrimoine. Nous perdons une richesse immense en cherchant à tous parler un globish universelle misérable…
Je crois surtout que le Français était la langue d’une culture fascinante.
Quant à l’Anglais il est pratique. Il est fantastique de pouvoir échanger avec beaucoup de monde, grâce à lui. Avoir accès à ce qui se fait de mieux dans le domaine de la science.
Cela n’empêche pas d’apprendre d’autres langues.