Connaissez-vous Paul Jorion?
J’ai découvert Paul Jorion au hasard d’échanges sur Polydées, ainsi que ce matinen réécoutant une émission diffusée sur France Culture. Ce que dit Paul Jorion – à la fois économiste, anthropologue et … blogueur – n’est pas sans intérêt.
En gros, il remarque que quand on augmente la rémunération des milieux les plus pauvres de la société, l’argent circule, car les « pauvres » ne peuvent pas économiser: l’argent rentre doit à tout prix être utilisé pour subvenir aux besoins immédiats. De cette circulation découle une création de valeur au niveau des entreprises.
A l’inverse, une augmentation de richesse des milieux les plus favorisés est contre-productive, car les « riches » disposant déjà de tout ce dont ils ont besoin pour vivre, ont tendance à placer l’argent reçu: on sort d’un schema de création de valeur, car l’argent créé – les intérêts – ne provient que de la garantie de se faire rembourser.
Il paraît que ce n’est pas nouveau, et d’autres économistes, de renom, l’ont dit avant lui. Je suis un piètre économiste, mais j’ai trouvé l’explication de Jorion lumineuse. Et vais de ce pas me procurer son dernier ouvrage, L’argent – mode d’emploi.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
ça a l’air d’un grand copain de France Culture. Je l’ai entendu en juillet dernier (http://christophe-faurie.blogspot.com/2009/07/paul-jorion.html).
Il vient des USA, et son discours n’est pas très original par rapport à ce qui se dit là bas. Selon moi.
Sur la pauvreté : ça me paraît peu malin. Cet argument justifie la pauvreté abjecte! (quand le pauvre devient riche, il n’est plus utile à l’économie ?)
D’ailleurs, doit-on employer des arguments pseudo économiques pour justifier l’enrichissement des pauvres. Ou dire qu’il est moralement inacceptable qu’il y ait des exclus?
L’économie est sûrement d’une grande importance, mais l’homme mérite-t-il d’en être l’esclave, de justifier son existence par son utilité économique ? Ne faut-il pas, au contraire, se servir de l’économie pour faire ce que nous jugeons bien ?
Je ne pense pas qu’il justifie la pauvreté. Mon sentiment – au-delà d’un certain populisme peut-être – est qu’il vulgarise une autre manière de considérer l’argent et l’enrichissement.
Je ne doute pas qu’il soit plein de bons sentiments.
Mais il me semble que son argument, lui, justifie la pauvreté. D’ailleurs, je n’avais jamais réfléchi à cette idée avant, mais avoir une population de pauvres rend l’économie prévisible, puisqu’on sait ce qu’ils vont faire de leur argent.
à noter que d’autres économistes expliquent que la pauvreté n’est pas une bonne chose puisqu’elle produit une économie de première nécessité, qui n’est pas très innovante (avec des gens qui sont au pain et à l’eau, il n’y aurait pas de blogs). D’autres encore expliquent que les riches créent ce qu’il y a de bien dans le monde, et, donc, que tout ce qui les empêche de faire leur office, en particulier l’état et sa volonté de répartition, est mauvais. Dans cette vision du monde, le pauvre est un paresseux.