Connaissez-vous l’enduroman?
C’est une course en solitaire qui se déroule sous la forme d’un triathlon, de Marble Arch à Londres, jusqu’à l’Arc de Triomphe à Paris. Le coureur commence par 140km de course à pied de Londres à Douvres, poursuit par la traversée de la Manche à la nage sur une distance qui varie selon les courants (au minimum, environ 40km) et s’achève part 290km de Calais à Paris. De sorte que cette épreuve est au triathlon classique ce qu’un ultra-trail est aux 10km de Paris.
Le premier à avoir accompli le périple est un certain Edgard Ette, qui a mis un peu plus de 81 heures pour réaliser cet exploit. Depuis, près d’une quarantaine de sportifs accomplis lui ont succédé, de nombreux britanniques, mais aussi des français, italiens, hongrois, sud-africains, australiens. Le dernier en date au moment où j’écris ces lignes (juin 2019) est un certain Brice Bonneviale, arrivé hier soir sur les Champs Élysées.
Voici son parcours. On distingue bien le « S » de sa traversée de la Manche: l’enduroman est une des rares épreuves où le trajet varie selon la météo.
Quand je dit sportif accompli, je pèse mes mots: il faut non seulement du courage pour parvenir au bout du trajet, mais une préparation sportive de tous les jours, qui inclue un travail physique, bien sûr, pour s’habituer aux longues distances, mais aussi à la nage dans l’eau froide (Brice est resté plus de vingt heures dans l’eau, le courant l’a fait dériver), sans oublier la préparation mentale et un régime alimentaire draconien. L’épreuve n’est pas réservée aux hommes: des femmes y parviennent également, dans des temps pas si éloignés de ceux des hommes, le record étant d’un peu moins de soixante heures chez ces derniers contre 66 heures. On peut également tenter l’expérience par équipe.
Un tel exploit n’est pas à la portée de tous (et je ne m’y risquerai jamais, cher lecteur). Le 26ème à l’avoir tenté, Douglas Waymark, y a laissé la vie durant la traversée de la Manche en 2017.
Un grand merci à Sylvie Lachkar qui m’a fait découvrir cette épreuve hors du commun, réalisée par des hommes et des femmes qui doivent l’être, eux aussi.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Surpris et pas surpris.
Je savais qu’il y avait de très longues courses. Mais tout de même… Quand on imagine, seulement, ce que signifie la traversée de la Manche…
On dit de plus en plus que l’homme n’est pas une espèce humaine aussi minable qu’on le pensait. Sa capacité physique propre serait, justement, son endurance. Il y a des espèces de mammifères qui poussent des pointes de vitesse, l’homme serait unique dans sa capacité à couvrir de très longues distances. Il reste un espoir pour l’Anglais, après le Brexit ?
Oui, la caractéristique de l’être humain, c’est probablement de tenir sur de longues distances, sans doute son goût de l’aventure?