Connaissez-vous l’aqua-ball ?

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Connaissez-vous l’aqua-ball ? Ce sport individuel se pratique de la manière suivante. Sur une piste inondée de 200 mètres, des coureurs et des coureuses – ce sport est mixte – s’élancent, en tenant un ballon de forme ovale, tel un ballon de rugby. Revêtus de combinaisons semblables à celles des plongeurs, ils doivent courir en faisant rebondir leur ballon, qui bien sûr, ne respecte évidemment pas la direction qu’on lui donne. Ce qui provoque de nombreux heurts entre coureurs, qui ont le droit de se bousculer, de tomber, et d’en progiter, avec la vitesse acquise, pour glisser sur la piste détrempée.

Le seul objectif, c’est d’arriver le premier.

Inutile de chercher des photos de compétition d’aqua-ball, ni le nom des plus grands champions.

Ce sport n’existe pas dans la réalité. D’ailleurs, pour l’illustrer, j’ai dû faire appel à ChatGPT, qui a produit une piètre représentation de ce qui se passait dans mon rêve.

En revanche, ce sport un peu débile a occupé une bonne partie d’un de mes rêves, la nuit dernière. J’y étais spectateur d’une partie d’aqua-ball, disputée par une dizaine de compétiteurs. Au terme de quelques secondes de course, la partie s’achevait dans la plus grande confusion, avec de nombreuses chutes, des fractures, des ballons qui glissaient dans tous les sens. Bref, un bordel innommable.

Étrange, non ? Un sport plutôt violent, qui emprunte des concepts issus du rugby et du sprint, reposant sur des concepts de diversité et d’équité – chacun disposant de son propre ballon, que venait-il faire dans mon subconscient ? Je me suis réveillé en me demandant comment interpréter un tel rêve. Ai-je besoin de faire plus de sport ? Suis-je obnubilé par le rugby, la plongée ou la course à pied ? Et qu’est ce qui m’a amené à produire un tel rêve ? Était-ce l’actualité de ces derniers jours ? Après quelques minutes passées à réfléchir dans un demi-sommeil, je me suis dit que ce rêve était une allégorie sur le sport, l’innovation et le partage des richesses.

Je m’explique.

La course à pied est probablement un des sports les plus anciens. Les Grecs la pratiquait déjà dans l’Antiquité, dans l’accoutrement le plus simple. L’époque moderne n’a fait qu’ajouter quelques accessoires de bienséance, comme les shorts, les chaussures ou des haies. En soi, la course n’est pas violente, sauf à de très rares exceptions, lors de bousculades sur un sprint final, notamment en demi-fond.

Ajoutez un accessoire tordu, comme un ballon de rugby, et tout change. Ce qui était simple et limpide devient complexe, touffu, sans intérêt. Pourtant, chacun est logé à la même enseigne, dans ce sport. Chaque participant dispose de son propre ballon et peut le diriger comme il le souhaite, contrairement aux sports collectifs où 22 ou 30 joueurs courent après une seule balle et où des règles strictes définissent la position des joueurs par rapport à la balle – le fameux hors-jeu.

Oui mais c’est la présence de ces règles strictes, et l’impossibilité de partager la même ressource rare – le ballon – qui donnent à ces sports toute leur noblesse.

Au sport, comme dans les processus créatifs, la liberté est source d’ennui et de problèmes. La rigueur de la loi et des règles du jeu fait tout l’intérêt du spectacle. L’aqua-ball en est la modeste illustration.

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