Claude Riveline et le divin relieur

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Avec Claude Riveline disparaît l’un des esprits les plus brillants non seulement de la communauté juive française, mais aussi de notre génération. Ingénieur des Mines, professeur à l’École des Mines de Paris, il s’intéressait particulièrement à la gestion des organisations, et laisse orphelins d’esprit une vaste communauté d’ingénieurs passés par ses classes.

Ce qui est frappant avec Claude Riveline, c’est qu’il avait une aptitude particulière à marquer les esprits, par ses propos toujours tres clairs, presque inspirés. J’appréciais particulièrement la rubrique mensuelle qu’il tenait dans la revue de l’École de Paris, dont les différents textes ont été rassemblés dans deux volumes intitulés Idées. On y retrouve ses thèmes favoris, sa manière d’invoquer des caractères opposés, les sédentaires et les nomades, ou le dur et le mou.

J’ai très peu souvent eu l’occasion de rencontrer Claude Riveline ou de l’écouter. J’ai plus souvent croisé, durant mes années d’étude, ses fils, Jean-Pierre, Daniel et surtout Alain, qui tint un rôle majeur au sein de l’AJGE. Alain, justement, rendit un court et touchant hommage lors des obsèques de son père, en évoquant la mission dont son père se sentait investi : comprendre et transmettre. C’est, je crois, ce qui caractérise le véritable humanisme.

Dans son éloge funèbre, le rabbin Jacky Milewski fit le parallèle, au travers d’un jeu de mot, entre l’activité de Claude Riveline, qui aimerait réparer les livres de prières abimés, et le « divin relieur ». C’est parfaitement juste : il établissait des ponts entre des thèmes, des groupes d’individus, et des communautés qu’on aurait pu croire, sans ses explications, dépourvus de tout lien.

Vous pouvez retrouver certaines de ses interventions sur le site de Akadem.

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