Classico
Les films sur le football sont rarement des réussites. À part peut-être Coup de tête, qui doit probablement plus son succès à l’aura de Patrick Dewaere qu’aux extraits de match filmés. C’est que filmer un match, ce n’est pas comme filmer pour le cinéma. La position des caméras, la succession des plans, souvent injustement centrés sur un personnage là où on aimerait voir l’ensemble de l’action, et jusqu’aux bruits du stade, fonctionnent moins bien dans une salle obscure que lorsqu’on regarde un match sur sa télévision.
Il y aurait pourtant mille et une façons de filmer le football, en adoptant des points de vue différents que ceux des joueurs : on pourrait suivre la vie des anciens joueurs, des entraîneurs, des parieurs, des journalistes, des employés du stade, des épouses des joueurs, et même des supporters… C’est d’ailleurs l’approche adoptée par Classico, comédie diffusée actuellement sur Prime Video. La brochette d’humoristes et d’anciens joueurs réunis dans ce film sans prétention lui donne une certaine saveur.
L’idée centrale du film est simple : à la veille d’un Classico – appellation donnée aux matches qui opposent le PSG et l’OM, et inspirée du surnom du match qui oppose le Real de Madrid et le FC Barcelone – reporté de quinze jours pour cause de mistral, la Coupe des champions – LA Coupe de la ligue des champions, celle remportée en 1993 sur une tête de Basile Boli, face au Milan AC – a été subtilisée par un groupe de supporters du PSG. Un employé du Stade vélodrome, interprété avec finesse par un Ahmed Sylla en grande forme, tente d’infiltrer un club de supporters parisiens, afin de récupérer la coupe aux grandes oreilles, et ce, avant qu’elle ne réapparaisse aux mains des parisiens, provoquant une humiliation sévère du club phocéen…
Scénario léger, certes. Mais tout le reste l’est également, et ce n’est pas plus mal. L’enchaînement des gags, sur fond de clichés (les parisiens font la gueule, les marseillais sont sympas) passe assez bien à l’écran, surtout bien calé au fond de son canapé, une bière à la main…
Et surtout, surtout, on a réussi à éviter le massacre d’un match de foot sur un écran de cinéma.
Rien que pour cela, on peut remercier Nathanael Guedj et Adrien Piquet-Gauthier
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec