Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais par mon esprit…
Depuis 24 heures, les images en provenance du proche-orient n’ont de cesse de m’attrister. La tentative de forçage du blocus de Gaza, blocus maintenu à la fois par Israel et l’Egypte, a lamentablement et comme on pouvait s’y attendre échoué, pour s’achever dans une opération commando elle aussi des plus lamentablement menées. En voici quelques images, rapportées par la web TV de Tsahal.
Double échec, donc. La population de Gaza et la population palestinienne méritaient
mieux. Car si d’un convoi il s’agissait, pourquoi chercher à le faire passer en force? Pourquoi la provocation inutile? Il existe bien d’autres façons de passer, par la mer (via le port d’Ashdod), par la terre (via les points de passag)e. Oui, les procédures sont longues. Oui, le blocus dure et dure et est insupportable. Oui, cela ne peut durer éternellement. Mais faut-il en venir à ces provocations, sachant pertinemment qu’Israel réagirait de manière brutale? Pourquoi privilégier la confrontation brutale à celle politique?
Et franchement, si la vidéo s’avère d’origine, alors les commandos israéliens nous ont habitué à mieux. Je sais, c’est facile de critiquer de son fauteuil, derrière son PC, en surfant sur Facebook pendant que d’autres risquent leur vie. Cela ne m’empêche pas de penser qu’au moment d’aborder un bateau rempli d’éléments hostiles, on évite de descendre un par un. Le moindre CRS à la retraite vous recommanderait de lâcher quelques grenades lacrymo histoire de calmer tout le monde. Et avant d’ouvrir le feu, on réfléchit aux conséquences.
Mais surtout, avant d’en arriver à ces extrêmes, ce qui me désole le plus, c’est qu’Israel en soit arrivé au point où il ne dispose plus d’aucun appui diplomatique pour empêcher que de telles opérations se reproduise. Car la mode des « bateaux humanitaires » ne va certainement pas cesser de sitôt. Avec un tel battage médiatique, une mise au ban par la quasi totalité des nations de ce monde, l’échec de l’opération humanitaire se transforme en victoire médiatique, une victoire totale.
Triste hasard, de voir Israel présidée par le plus diplomate de ses politiciens – Shimon Peres – se retrouver à ce point isolé. Yeshayahou Leibowitz se désolait, autrefois, que la souveraineté politique soit devenue la valeur essentielle du peuple d’Israel. Son livre – Israel et Judaïsme, ma part de vérité – était véritablement visionnaire. Et c’est hélas un visionnaire qui semble manquer à toute cette région, de nos jours.
Ce n’est ni par la puissance, ni par la force, mais par mon esprit… (Zacharie, 4, 6).
C’était un extrait de la Haftara, cette semaine. Un extrait doté d’une étrange capacité d’anticipation.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Si c’était qu’à la région du Proche Orient qu’il manque des visionnaires, on aurait une chance…
Mais je crains que ce soit une propriété généralisée à la surface du globe.
La mondialisation n’aura pas eu que du bon pour les élites.