Captain America : civil war
Pour un cerveau bientôt quinquagénaire comme le mien, ça devient difficile de reconnaître autant de super-héros d’un seul coup – je l’avoue, j’avais oublié qui étaient Vision et la Sorcière Rouge. Oui, il devient hyper compliqué de suivre les films Marvel. Même si le nom de cet épisode commence par « Captain America », sa place se situerait à mon avis plutôt dans la saga des « Avengers ». Car en fait de civil war, ne vous attendez pas à grand chose, si ce n’est à une baston généralisée … entre Avengers (d’ailleurs, si vous aussi vous vous demandez qui sont Vision et la Sorcière rouge, va falloir revoir le précédent épisode des Avengers, et non de Captain America…)
Je vous passe les détails, mais voilà, deux heures et demi durant, les Avengers vont s’en mettre plein la tronche, divisés en deux groupes rivaux de six super-héros – comptez bien, et vous remarquerez qu’ils ont forcément fait appel à quelques invités aux muscles d’acier, à vous de deviner lesquels… D’un côté, les potes à Iron Man, qui acceptent de se soumettre au joug des Nations Unies; de l’autre, les copains de Captain America, qui considèrent qu’en se plaçant d’eux-mêmes sous tutelle, ces bêtes de combat risquent un jour de servir des intérêts privés.
Captain America : civil war est une énorme bagarre entre deux approches de la vie. Et oui, chers amis, vous ne vous en doutiez pas, mais le monde des super-héros Marvel est capable de nous livrer de véritables débats philosophiques, de ceux que l’humanité n’a toujours pas réussi à trancher depuis plusieurs siècles. Rassurez-vous, nos amis en pyjama multicolore n’ont pas plus réussi que les armées de philosophes qui ont bataillé sur les questions du libre-arbitre, de la soumission au devoir, de la force de l’amitié, etc.
Captain America : civil war pose également un problème intéressant, d’un point de vue éthique. A supposer que l’humanité engendre des individus aux pouvoirs supérieurs – mutants, super-héros, ou résultats de procédés trans-humanistes mal maitrisés, sous quelle autorité ces créatures devraient elles être placées? Nations unies? Sociétés privées? Laissées libres de leurs propres décisions? Solution mixte? L’humanité n’a pas fini de nous étonner, croyez-moi…
Nonobstant quoi, vous remarquerez également que, comme pour James Bond, l’univers des Marvel est gentiment en train de passer d’une production écrite (sous forme de BD et non de romans, comme ce fut le cas pour 007) vers une production éminemment filmée. Pour les plus jeunes, Marvel rime avec cinéma ou streaming, plus qu’avec fanzine. Depuis 2008 et le premier épisode d’Iron Man, les studios Marvel sont passés progressivement à un rythme de deux à trois épisodes par an. Certains réalisateurs en ont fait leur spécialité. Certains acteurs y tiennent le même rôle depuis le début; comment les remplacera-t-on? Difficile d’imaginer Iron Man autrement que sous les traits de Robert Downey Jr…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec