Bug in Japan
S’il n’y avait eu qu’un tremblement de terre et un tsunami, la tragédie nippone n’aurait peut être pas eu le même impact. Un peu d’empathie, quelques chèques, des équipes de secours envoyées par tel ou tel pays, et on serait revenu tranquillement aux révolutions en cours, à la répression Libyenne et aux prochaines élections présidentielles.
Mais voilà, à la catastrophe naturelle est venue se greffer un risque nucléaire, et là, tout le monde se sent concerné. C’est qu’il y en a quelques unes de part le monde, de ces bébêtes là. A commencer par celles situées sur notre belle terre de France. Ainsi que chez nos voisins allemands et britanniques…
Il semble établi que la catastrophe n’est pas due directement au tremblement de terre, mais à une suite d’événements provoqués par le tremblement de terre et le tsunami. Suite au tremblement de terre, l’alimentation passe sur des groupes électrogènes de secours, qui tombent en panne en raison de l’inondation provoquée par le tsunami. Par ailleurs, le circuit de refroidissement tombe en panne. La température et la pression montent en flèche (PV=nRT), le bidule se met à fondre et la situation devient incontrôlable
Ccomment peut-on envisager de construire une centrale nucléaire dans une zone réputée à risque d’un point de vue sismique? La réponse tient en quelques mots: depuis leur mise en service, les centrales japonaises n’ont pas encore connu d’incident majeur dû uniquement aux secousses. Il semble que de ce point de vue là, les ingénieurs de General Electric, Toshiba et Hitachi ont bien fait leur boulot.
Mais ce qui me turlupine le plus, c’est la simplicité apparente du scénario qui a conduit à la catastrophe. Finalement, il aura suffi que le circuit de refroidissement tombe en panne – un « simple et stupide » problème de canalisation pour qu’un incident mineur se transforme en tragédie. On peut rigoler doucement aux scénarios catastrophes imaginés pour nos futurs EPR censés résister à la chute d’un 747, alors qu’un problème de canalisation semble faire plus de dégats…
En attendant que le décompte des premières victimes des radiations commence, on pourra toujours sourire aux réactions des états qui ont fait le pari du nucléaire: entre ceux qui déclarent vouloir en sortir (sans évoquer les solutions de remplacement de manière bien claire), ceux qui souhaitent stopper les programmes de rénovation (et préfèrent donc continuer avec de vieilles centrales…), on se dit que certains politiques ne sont finalement de grands enfants incapables de prendre des décisions sages en période de crise et de forte pression médiatique.
En attendant d’y voir plus clair sur les décisions des états, qui devront bien trouver comment faire face à la hausse de la consommation électrique dans les pays développés, on peut toujours écouter Jacques Besnainou, qui dirige AREVA Inc., et qui n’hésite pas prendre la parole sur CNN pour défendre ce choix énergétique.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Problème de canalisation, eau de mer et nucléaire me font penser au naufrage de l’USS Thresher.
« Thresher had probably suffered the failure of a joint in a salt water piping system ».
Le plus dangereux est l’erreur humaine, à mon avis. (Ce que tu dis sur le comportement des politiques l’illustre bien. Il est heureux qu’ils n’aient pas une centrale entre les mains…)
Dans ce cas, il y en a une qui semble avoir été d’oublier que le Japon est soumis aux tsunamis. Par ailleurs, Tepco qui gérait la centrale, n’aurait pas eu de très bons réflexes… (http://www.lemonde.fr/japon/article/2011/03/16/tepco-une-entreprise-trop-sure-d-elle-meme_1493754_1492975.html#xtor=EPR-32280229-%5BNL_Titresdujour%5D-20110316-%5Bzoneb%5D)