Brazil !
Ah! le Brésil! Terre de contrastes, vraiment ? Ses plages, ses écoles de samba, son football. À la longue liste des clichés pour touriste en mal de soleil, faudra-t-il désormais ajouter ses incendies, son président indélicat et ses joueurs de football récalcitrants?
Il faut dire qu’entre Neymar et Jair Bolsonaro, on ne sait plus où donner de la tête. Entre les atermoiements de la star du PSG et les remarques désobligeantes du président brésilien récemment élu, les motifs de mécontentement s’amoncèlent: quand le premier annonce que son meilleur souvenir de footballer, c’est la remontada contre son club actuel, l’autre se moque de l’épouse du président français, alors que les départs de feu à répétition crament les arbres de l’Amazonie, contribuant petit à petit à la prochaine asphyxie de l’espèce humaine.
Excusez du peu.
N’ont-ils donc jamais appris la politesse, cet art tout français? C’est peut-être cela, la raison du désamour actuel entre les deux nations. Nous reprochons aux Brésiliens leur franc-parler, quand eux contestent notre prétendue grandeur et prennent un malin plaisir à nous ramener au rang de plus petite des grandes puissances.
Pourtant, il y aurait tant à dire au sujet des errements brésiliens. Par exemple, au lieu de proposer notre aide presque gratuitement – gratuitement, vraiment ? – pour lutter contre les incendies, pourquoi ne pas parler haut et fort de droit d’ingérence climatique? On tremble à l’idée de ce qu’un Kouchner aurait pu faire s’il s’était emparé du sujet.
Et au lieu de batailler pour revendre Neymar au prix fort, pourquoi ne pas le punir en le prêtant une année ou deux à Dijon ou à Lens, voire à l’AS Deauville-Trouville comme l’a suggéré avec humour Panthéon Football, histoire de lui apprendre la véritable condition de footballeur professionnel, et qu’il comprenne que péter tous les soirs dans des draps de soie, cela requiert un minimum de reconnaissance vis a vis de son employeur.
Si fueris Rōmae, Rōmānō vīvitō mōre; si fueris alibī, vīvitō sicut ibi. Avec les Brésiliens, footballeurs ou politiques, il faut agir comme un brésilien. Sans politesse, sans élégance, sans doigté, de manière brutale, directe, explicite.
Et quand on aura fini de traiter le sujet « Brésil », on pourra se consacrer au sujet suivant.
Ça commence par les mêmes lettres. Et ça finit par « exit ».
Comment, vous ne trouvez pas?…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec