BlacKkKlansman : J’ai infiltré le Ku Klux Klan
À soixante passés, Spike Lee signe avec BlacKkKlansman un film net et sans bavure, sur une histoire rocambolesque d’infiltration de la section locale du Ku Klux Klan de Colorado Springs, par un policier noir et son collègue juif. Subtil mélange d’humour et de tension psychologique, ce film mérite amplement la récompense obtenue à Cannes en mai 2018.
Vers la fin des années 70, Ron Stallworth est un tout jeune policier noir, le premier du CSPD, l’unité de police de Colorado Spring. Autant dire qu’il ne va pas lui être facile de s’imposer dans ce coin là des USA, même si l’on est loin des bastions sudistes. Après un passage aux archives, l’idée lui vient d’infiltrer … la section locale du Ku Klux Klan, en se faisant passer pour un sympathisant !
Dès lors qu’il est accepté au sein de l’organisation, Stallworth va devoir s’appuyer sur son double blanc, un de ses collègues, qui se trouve être juif, ce qui vaudra à ce dernier quelques sueurs froides lors de l’intégration parmi ses nouveaux « amis ». Les choses vont bien sûr se corser peu à peu, et Spike Lee, réalisateur talentueux, sait s’y prendre pour nous tenir en haleine jusqu’u dénouement final.
L’histoire s’inspire du roman autobiographique du policier en question, qui est elle-même incroyable. Spike Lee en fait un petit bijou cinématographique. Et la scène finale, consistant à relier les événements du film à ceux qui se sont déroulés à l’été 2017 Charlottesville, vient à point nommer rappeler que les adeptes des discours racistes aux Etats-Unis sont loin d’avoir disparu…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec