Bezos l’Éclair s’envole avec son New Shepard
C’est fait. Jeff Bezos est devenu le second milliardaire à s’envoyer en l’air, quelques jours après son concurrent, Richard Branson, mais avant son véritable adversaire dans la conquête commerciale de l’espace, Elon Musk. L’histoire retiendra que pour ce vol de 11 minutes à peine (mais le double de Branson…), Bezos avait choisi une date hautement symbolique : le 20 juillet marque en effet l’anniversaire du premier alunissage, en 1969.
Comme dans Tintin
Comme Richard Branson, mais accompagné de son frangin et de deux autres astronautes, Jeff Bezos a fait preuve d’une certaine dose de courage. Et d’obstination. Il s’agissait en effet du premier vol habité du modèle New Shepard, la fusée mise au point par Blue Origin pour envoyer un équipage à bord d’une cabine exigüe, avant de redescendre se poser sur Terre, dans un mouvement toujours aussi majestueux, que les équipes de SpaceX comme celles de Blue origin ont désormais appris à maîtriser. Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais pour ma part, même si on m’offrait un tel vol en cadeau, je déclinerais poliment : on n’a qu’une vie. C’est peut-être ce qui fait la différence avec les Space Barons…
Contrairement à Branson, dont l’engin ne décolle pas seul et doit être d’abord hisser vers les hauteurs par un avion transporteur, le modèle New Shepard décolle lui véritablement depuis la Terre. Je ne sais pas ce qu’évoque pour vous cette fusée, mais avec son petit air ramassé, et sa capsule située en son sommet, New Shepard me fait furieusement penser à un sexe d’homme en érection, dont le gland se détacherait une fois sa mission accomplie. Pas très gloreux de s’envoyer en l’air dans un tel engin…
New Shepard ou Space Dick ?
Accessoirement, il faut reconnaître qu’au-delà de la prouesse technique, il manque à ce premier vol de Jeff Bezos la magie marketing de la mise en scène dont est capable l’équipe marketing de SpaceX, et dans une moindre mesure, celle de Virgin Galactic. À part une vue aérienne du décollage, et une retransmission un peu poussiéreuse de l’atterrissage de la capsule, freinée par ses trois parachutes, je n’ai vu, jusque là, aucune vidéo montrant ce qui s’est passé à l’intérieur de la capsule. C’est dommage, on aurait bien aimé voir la tête des quatre astronautes, dont une femme, vétéran du programme Mercury (mais dans sa version femmes), qui effectuait là son premier vol et devient désormais l’être humain le plus vieux parti dans l’espace.
Gradatim ferociter.
Hâte toi lentement.
Pour Wally Funk, cela prend un sens particulier.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec