Beaufort
Dans l’univers des films de guerre, Beaufort tient peut-être une place à part, car c’est l’un des rares films israéliens nominés aux Oscars. Il fait partie de ces quelques films qu itraitent de la présence militaire israélienne au Liban, avec Valse avec Bachir ou Lebanon. Plus exactement, il traite du retrait israélien, et des derniers jours d’une unité en charge de tenir la forteresse de Beaufort.
Erigée par les croisés, cette forteresse fut prise au terme de deux jours de violents combats en 1982, lors de l’invasion du sud du Liban. Sa position privilégiée en fait un point d’observation particulièrement intéressant, mais aussi une cible idéale pour les attaques du Hezbollah. Le commandant du camp, tiraillé entre la perte inutile de ses hommes victimes de tirs de missiles sol-sol, et la nécessité d’obéir aux ordres de l’état-major, voit enfin le terme de sa mission arriver. Son unité quitte les lieux après avoir miné le camp, pour ne pas le laisser aux mains de son adversaire.
On l’a oublié, mais Israel est resté près de vingt ans au sud du Liban. Une présence justifiée, à l’époque, par la nécessaire prévention contre les infiltrations et les attaques en provenance de cette zone, notamment du fait du Hezbollah soutenu par la Syrie. En mai 2000, pourtant, Israel décide de mettre fin à cette occupation militaire, avant de se retirer quelques années plus tard de la bande de Gaza. La frontière nord est-elle devenue plus risquée pour autant? Du point de vue de la menace prédominante au début des années 80, non. Rares sont les infiltrations depuis cette frontière. Mais le Hezbollah, doté de moyens de guerre puissants fournis par l’Iran, n’a eu de cesse de se renforcer et de menacer son voisin de tirs de missiles de moyenne portée. C’est pour se prémunir de cette menace qu’Israel a, depuis, mené plusieurs opérations, plus ou moins fructueuses, au sud Liban, en 2006 notamment. Et a, depuis, pris la décision de se doter d’un dôme protecteur.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec