Bachar El-Assad

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J’ai un peu hésité avant de me mettre a écrire sur la chute de Bachar El-Assad. La dernière fois que j’ai écrit sur la disparition d’un dictateur, c’était en 2006 au sujet de Saddam Hussein, et cela m’avait valu un flot d’insultes et d’injures qui avait failli provoquer la fermeture du blog. Mais c’était il y a longtemps, quand les blogs bénéficiaient d’une bonne visibilité, mais Google est passé par là et a sonné la fin de la récréation… Et depuis que les réseaux sociaux ont remplacé les blogs, je ne m’attends pas au même déluge d’insultes.

D’autant plus que le brave Bachar n’a pas connu le même destin que Saddam Hussein. Le rejeton El-Hassad est toujours en vie, son exfiltration de Syrie vers la Russie a semble-t-il bien réussi – sans doute avec la bénédiction de quelques pays limitrophes qui ne voulaient pas ajouter la honte à l’infamie.

J’hésite également à écrire bon débarras. Certes, le niveau de crapulerie de Bachar El-Assad est bien connu – près d’un demi-million de ses concitoyens assassinés en un peu moins de 15 ans, des massacres en veux-tu en voilà, et jusqu’au gazage de sa propre population…

Mais le pedigree de ceux qui vont le remplacer n’a pas l’air beaucoup plus enthousiasmant. Le groupe armé qui a provoqué sa chute, doucement dénommé Hayat Tahrir al-Cham, autrement dit « Mouvement de libération du Levant », est un produit dérivé de Al-Qaida, dont on se souvient fort bien des méfaits de ce coté-ci de la Méditerranée. Soutenus par la Turquie, paraît-il, il sont réussi leur opération en une quinzaine de jours, du moins de ce qu’on peut voir ici – qui nous dira ce qui s’est préparé avant et pendant combien de temps ?

La seule bonne nouvelle, en fait, c’est la marque de l’effondrement de la sphère d’influence iranienne. Il est étonnant de constater que l’effondrement de la Syrie s’est déroulé quelques mois après celui du Hezbollah (l’opération bipeurs). En moins d’un an, les principaux leaders de la lutte contre Israel – Hassan Nasrallah, Ismail Hanyeh, Yahia Sinouar et maintenant Bachar El-Assad, ont disparu du classement. L’Iran semble ne plus pouvoir protéger convenablement ses pantins, tout comme d’ailleurs la Russie qui avait tout fait, jadis, pour que le régime syrien ne s’effondre pas, à l’époque des printemps arabes.

Les effets à long terme des massacres du 7 octobre sont infiniment plus terribles militairement, pour les adversaires d’Israel que ce qu’ils avaient sans doute imaginé. Et le monde qui se met en place, à quelques jours du second mandat de Donald Trump, se présente sous un jour qui sera peut-être favorable à de nouveaux accords de paix.

Qui parlait d’alignement des astres, déjà ?

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