Avec Starlink, connectez-vous à internet haut débit presque partout
Le quotidien Le Monde faisait sa une, ce samedi soir, avec un article évoquant l’implication erratique d’Elon Musk au sujet du conflit opposant l’Ukraine à la Russie. Elon Musk acteur imprévisible du conflit ? Le titre paraissait un peu gros, et il m’a semblé intéressant de creuser un peu le sujet.
L’affaire remonterait à 2022 et à une offensive lancée par l’armée ukrainienne contre la flotte russe en Crimée. Selon le quotidien du soir, qui cite comme source la récente biographie de Walter Isaacson consacrée au patron de Tesla, les drones employés par les Ukrainiens pour frapper la Russie et mener ce que le quotidien qualifie de Pearl-Harbor russe, ont subitement cessé de répondre à leurs pilotes set se sont crashés avant de pouvoir atteindre leur cible.
Pour les journalistes du Monde, l’affaire est entendue : c’est Musk qui a mis le veto sur l’offensive ukrainienne et a demandé de couper l’accès à Internet nécessaire pour piloter la flotte de drones. L’article rappelle à juste titre que l’armée ukrainienne, suite à la destruction d’une grande partie de ses infrastructures de communication dès le début du conflit, s’était rabattue sur la solution proposée par la société Starlink, dirigée par Elon Musk. Starlink, grâce à une multitude de minisatellites permet d’accéder à internet sans connexion filaire : pas besoin de box ni de 5G. Une solution conçue pour les populations nomades, les agriculteurs installés dans des zones blanches, bref tous ceux qui ne bénéficient pas des services auxquels nous, citoyens vivant dans des zones de forte densité, sommes habitués.
Que Musk s’implique pour doter l’armée ukrainienne, c’est bien. Mais qu’il décide quelle offensive appuyer, c’est une forme d’ingérence dans les affaires d’un état, un acte dont le Monde entendait dénoncer les limites.
Apparemment, les journalistes du Monde sont allés un peu vite en besogne, et ont oublié de consulter l’auteur de cette biographie, qui a lui-même apporté les précisions sur cette affaire, en levant toute ambiguïté : Musk n’a pas appuyé sur un bouton quelconque pour stopper une offensive ukrainienne. C’est plutôt au niveau du contrat passé entre l’Ukraine et la société Starlink que les limites ont été imposées dès le départ : une couverture globale certes, mais sans accès en Crimée.
On peut apprécier ou détester Musk, chacun a le droit de penser ce qu’il veut de ce type génial, dont la mégalomanie fait parfois bondir. Mais il faut reconnaître qu’en apportant son soutien via Starlink dès le début du conflit – que ce soit à la demande de l’Ukraine, des Etats-Unis ou de par son propre choix – il a déjà fait beaucoup pour aider cet état à lutter contre l’invasion russe.
Lui mettre sur le dos une sorte d’ingérence arbitraire, c’est un peu malsain. Voire légèrement malhonnête.
L’attitude de Musk est à comparer avec celle de la Belgique, qui apparemment serait revenue sur sa décision de livrer quelques dizaines de vieux F-16 inutilisés. l’argument apporté par le gouvernement belge – ne pas mettre en danger la vie des pilotes ukrainiens – relève de la mauvaise foi la plus totale.
Musk a tenu ses promesses. Qu’on ne lui reproche pas ce qu’on pourrait plutôt reprocher à d’autres…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
Merci pour ces éclaircissements.
« c’est un peu malsain. Voire légèrement malhonnête »
Rien ne m’étonne quand cela vient du quotidien vespéral cité par l’article.