Avatar 2
Sonnez hautbois, résonnez musettes, Jack Sully est de retour ! Ne me dites pas que vous avez oublié qui est Jack Sully ? Comment oublier le regard de ce grand fada, marines privé de l’usage de ses jambes, envoyé sur la planète Pandora pour participer à un programme terrifiant, visant à infiltrer la population autochtone, des êtres bleus dotés d’une relation bien particulière avec leur planète. C’était le thème du film Avatar, sorti en décembre 2009 et qui lançait la retour à la mode des films en 3D.
Jack Sully est de retour, et le cinéma français s’en réjouit – ou du moins les distributeurs et les exploitants. Avec 10 millions d’entrées en un mois, il arrive haut la main en tête du box office, et quelques semaines après sa sortie, les salles qui le diffusent de désemplissent pas. J’en ai fait le test hier : un samedi soir à 20h, trois grandes salles de l’ouest parisien étaient pleines. Et pour quel public ? Non pas des bandes de jeunes friands de tech et de SF, mais un public plutôt dans les 50-60 ans, prêt à passer une longue soirée – le film dure 3 heures – à regarder les ébats en 3D de ces personnages sortis de l’imagination de James Cameron.
Du point de vue financier, donc, ce film est une réussite.
Mais du point de vue cinématographique, de ce 7ème art dont il est tant question dans Babylon ? Le bilan est plus mitigé. Certes, ce 2ème opus estampillé Avatar est bourré d’images de synthèses magnifiques, et par certains moments, on est aussi abasourdi que si lo’n regarde un documentaire de Frédéric Rossi pour la première fois. C’est spectaculaire, tant du point de vue de la beauté des animaux fantastiques mis en scène, que des engins et technologies mis en oeuvre pour défaire les Navii.
Mais du point de vue du scenario, du jeu des acteurs, bref de ce qui fait qu’on reste devant un film, c’est un peu plus décevant. Son approche des personnages et des conflits reste très conventionnelle. Pire, Avatar rentre désormais dans la catégorie des films à suites, sur le modèle du Seigneur des Anneaux, de Terminator, que l’on doit au même James Cameron. Mais la série dont on se rapproche le plus, c’est probablement Star Wars, une histoire dont on a pu apprécier près d’une dizaine d’épisodes, et qui se déroule sur plusieurs générations. Et Cameron ne s’en est pas caché, il y aura d’autres Avatar, il en a prévu une demi-douzaine parait-il.
Bref, préparez-vous à bouffer du Jack Sully à toutes les sauces. Après les vacances de la famille Sully en Nouvelle-Zélande, que nous réserve l’avenir ?
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec