Libération d’Auschwitz, 70 ans après
On commémore aujourd’hui le 70ème anniversaire de la libération du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau par l’Armée Rouge. Si tant est qu’on puisse parler de libération: les troupes soviétiques qui y pénétrèrent le 27 janvier 1945 n’y trouvèrent que 7000 survivants, alors que plus d’un million de personnes y furent massacrées, dont 960 000 juifs, 70 000 Polonais non juifs, 20 000 Tsiganes et quelques milliers d’autres détenus de diverses nationalités; quelques dizaines de milliers de détenus ont quitté les lieux, quelques jours plus tôt, pour de terribles marches de la mort durant lesquelles plus de la moitié meurent d’épuisement ou sous les balles des nazis.
Dans l’esprit de nombreuses personnes, Auschwitz symbolise la Shoah. Il ne faut pas oublier non plus les dizaines d’autres camps disséminés en Europe, de l’est de la France aux confins de l’Ukraine. Les rafles, les persécutions qui marquèrent le début de la domination nazie, avant l’élaboration de la solution finale. Ne pas oublier la Shoah par balle, qui précéda l’extermination en chambres à gaz, et auquel le père Desbois a consacré un ouvrage. L’extermination des juifs d’Europe a été un travail long et méticuleux, que les forces nazies ont entrepris avec un savoir-faire et une approche industrielle insoutenables. Les témoins de cette période disparaissent peu à peu, et avec eux, toute possibilité de témoignage direct auprès des plus jeunes générations.
Que des individus nauséabonds, quelques dizaines d’années seulement après cet épisode terrible de l’histoire de l’humanité, se mettent à nier l’existence de l’univers concentrationnaire et de son mode d’élimination des juifs d’Europe, est tout simplement inacceptable. Des lois sont apparues, pour réprimer un tel discours, qui hélas semble ne pas disparaître. Faurisson, Dieudonné, comment peut-on parler de liberté d’expression envers de tels individus? Comment peut-on laisser ces personnages jeter le doute sur cette période dramatique, et influencer des esprits dont le peu d’éducation constitue un terreau fertile pour leur discours de haine?
Que faire? Eduquer, éduquer, ne jamais cesser d’éduquer. Des livres existent, pour tous les lecteurs. Il en existe pour tous les niveaux, des plus accessibles au plus insoutenables. Des livres d’historiens, des biographies, des témoignages directs ou indirects. Il faut les lire, les relire, et les faire lire, sans arrêt. D’autres initiatives existent. Aller écouter les témoignages, aussi, des derniers survivants. Pour les parisiens qui ne l’ont encore jamais visité, il existe un lieu, le mémorial de la Shoah, que vous devez visiter et faire visiter à vos enfants. Aller visiter les camps, des voyages sont organisés, renseignez-vous.
Mais ne laissez jamais le discours négationniste se répandre. Ce serait une insulte envers ces millions de personnes sauvagement assassinées.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec