Arthur et les territoires perdus de la république
Je m’appelle Jacques Essebag. Je suis né le 10 mars 1966 à Casablanca. Durant la guerre des Six-Jours, ma famille a quitté le Maroc pour s’installer dans la patrie des droits de l’homme. Je suis français.
Jamais je n’aurais imaginé, que dans mon propre pays, dans ce pays que j’aime tant, dans ce pays qui m’a tant donné et auquel j’essaie de rendre un peu, on puisse manifester contre moi uniquement parce que je suis juif.
En trois phrases, qui concluent un article un peu long, Arthur révèle aux lecteurs du Monde ce que les membres de la communauté juive ont appris depuis longtemps: en période de conflit israelo-palestinien, il vaut mieux faire profil bas.
Je ne suis pas un fan d’Arthur, je trouve même ses émissions passablement débiles. Je conçois aisément qu’elles séduisent cette frange de la population qui ne peut pas rester plus de 5 minutes sur Arte, tout comme j’ai du mal à regarder les sketches d’Arthur au-delà de 5 minutes. Soit. Mais ce qui lui arrive est franchement sordide, totalement inadmissible, et révélateur des tensions qui sont apparues, ces dernières années, en France.
J’aurais aimé que le maire de Lille réagisse. J’aurais aimé que le maire de Belfort réagisse. J’aurais aimé que tout ceci ne soit qu’un cauchemar. Mais ce n’est pas un cauchemar et le réveil est douloureux.
Oui, on aimerait, en effet, que les politiques prennent la mesure de ce qui est en train de se passer. Et cessent de se voiler la face. Arthur n’en est que la victime la plus visible (en attendant le Coco de Gad Elmaleh qui risque de faire descendre le Gad national de son piedestal…).
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec