Anora

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Les palmarès des festivals sont parfois étonnants. Comme le Nobel de physique, cette année, décerné à des chercheurs dont les travaux font plus penser à des débouchés dans l’informatique que dans la physique pure. Ou comme la Palme d’Or à Cannes, cette année également, décernée à un film, Anora, dont on se demande ce que le jury a pu lui trouver d’intéressant.

Anora, c’est l’histoire d’une escort-girl travaillant dans une boîte de nuit spécialisée. Habituée à agrémenter les soirées d’homme désoeuvrés, elle tombe un soir sur un jeune russe qui recherche une compagne d’un soir capable de le comprendre : le pauvre, il a honte de son niveau d’anglais. Ce qui commence comme une farce mal ficelée finit par se transformer en jackpot : le jeune russe est le fils d’un oligarque, qui s’entiche de la jeune écervelée. Enfin, pas si écervelée que cela, car au détour d’un séjour à Las Vegas, nos deux tourtereaux finissent par se marier. Finies les soirées de débauche au club de striptease, à elle la belle vie.

Sauf que les parents de notre jeune ami ne l’entendent pas de cette oreille, et envoient leurs sbires s’occuper de l’affaire, et faire annuler le mariage.

On imagine ce que ce scenario aurait donné entre les mains des frères Coen, ou de Shane Atkinson, auquel on doit le magnifique LaRoy. Malheureusement, l’auteur du scenario, Sean Baker, a décidé de s’en occuper personnellement. Le résultat, c’est un film poussif, dont la première partie confine à un porno soft. On a donc droit aux ébats du jeune couple, sur fond de musique assourdissante, d’alcool et de coke, pendant une bonne heure, avant que l’historie ne décolle…

Alors bien sûr, vous trouverez évidemment des gens qui vous diront que l’interprétation de l’actrice est formidable, qu’elle ose faire des trucs dingues qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma (même pas vrai), que ce film déborde d’humour au 4e degré, qu’il faut y voir une critique très fine de la vie des oligarques (ce qui est faux, les oligarques prennent soin de l’éducation de leurs gosses), ou des subtilités entre moscovites et arméniens.

Ce ne sont que des foutaises.

Franchement, j’ai du mal à comprendre pourquoi cette Palme d’Or n’est pas revenue à Emilia Perez, un film dont le scenario et la réalisation étaient largement plus à la hauteur que ce navet mal ficelé.

Ami spectateur, passe ton chemin.

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