L’adieu au FAMAS

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Le FAMAS va bientôt prendre sa retraite. Après une quarantaine d’années de bons et loyaux services, cette arme à l’allure singulière, qui équipait l’armée française depuis la fin des années 70, et que l’on voit pendouiller sur le côté des soldats participant au plan vigipirate, va être remplacé par un fusil d’assaut de conception allemande, le HK416. Le supplément hebdomadaire du Monde consacrait un article presque émouvant – si tant est qu’une arme puisse émouvoir – au FAMAS. Il a fait remonter bien des souvenirs…
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Appelé sous les drapeaux en septembre 1984, j’ai en effet eu l’occasion de tirer au FAMAS à quelques occasions. Ce fusil étonnant n’équipait pas encore la totalité des unités, et j’ai fait mon apprentissage des armes avec des instruments bien plus anciens, le fameux FSA MAS 56 et le PM. Le recul du FSA donnait un coup assez rude dans l’épaule, et le PM était d’une précision quasi-nulle. Rien de tout cela avec le FAMAS.

Dès la première prise en main, on se rendait compte qu’on prenait contact avec une certaine modernité. Son apparence, son poids, sa prise en main, le son qu’il émettait à chaque tir, le recul bien plus feutré. Un vrai « plaisir », comparé aux autres armes.

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Je me souviens aussi que cette arme était d’une toute autre complexité quand il fallait la démonter et la remonter. Sa spécificité, c’était qu’elle convenait aussi bien aux gauchers qu’aux droitiers (contrairement aux autres, qui éjectent l’étui des munitions toujours du même coté. Grâce à une conception astucieuse, le FAMAS pouvait être utilisé aussi bien par des gauchers que des droitiers (mais il fallait pour cela la démonter puis la remonter convenablement). Et puis il y avait la fameuse « tête de mickey ». Je ne me souviens plus à quoi ça correspond, mais je garde encore à l’esprit l’image de cette pièce, avec la forme des oreilles de la célèbre souris.

Pourquoi le FAMAS va-t-il connaître une retraite si rapide? Il n’est apparemment pas assez évolutif, et ne correspond plus aux exigences du conflit moderne, du fantassin connecté que l’on voit apparaître sur les champs de bataille ou dans des missions pointues. Ses munitions ne sont pas normalisées et en cas d’opérations conjointes, le soldat français doit s’approvisionner en munitions spécifiques, d’un coût plus élevé que les munitions conventionnelles que les autres forces armées utilisent.

Le FAMAS, comme le Minitel, le Concorde, la Vel Satis ou la prise Péritel, appartient donc à une catégorie de produits que nous connaissons bien. Conçus en France pour un marché national, ils n’ont pas connu le succès à l’export seul garant d’une longévité assurée. Adieu, petit FAMAS.

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