De quoi l'abstention est-elle le nom?

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C’est chaque fois, ou presque, la même histoire: le taux d’abstention d’une élection croît par rapport à la précédente édition, et on met sur le dos des abstentionnistes les déboires des uns, l’échec des autres, et la progression des extrêmes. Il faut dire qu’avec un niveau d’abstention qui frôle les 40%, le « parti des abstentionnistes » est devenu le plus grand parti de France. On aurait presque envie de le créer pour se faire élire par ceux-là même qui, par leur refus ou leur négligence, effritent peu à peu notre démocratie.


Car voter est certes un droit, mais c’est aussi un devoir, nonobstant le sentiment de liberté dont se parent celles et ceux qui décident de ne pas participer au vote. Ce sentiment de liberté, d’ailleurs, est un leurre. Ne pas voter, c’est renoncer à son droit le plus élémentaire. C’est non seulement refuser de prendre part aux débats les plus essentiels de la nation, mais c’est aussi accepter aveuglément le choix de la majorité, quel que soit ce choix. C’est dire « oui » à tout, au risque de devoir le regretter encore plus amèrement.

Aucun prétexte ne peut être accepté, et surtout pas celui du « tous pourris ». Oui, la démocratie n’est pas le meilleur des régimes, et ces derniers mois ont montré que des élus ont pris, par le passé, des chemins inadmissibles. Mais est-ce une raison pour renoncer à la possibilité de s’exprimer? Est-ce une raison pour laisser d’autres s’exprimer à votre place et choisir des représentants du peuple peut-être encore moins dignes?

S’abstenir, c’est renoncer à sa liberté, et c’est le pire des choix possibles.

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