Aardman, l’art qui prend forme
C’est au musée des arts ludiques que se tient l’expo du studio Aardman. Une expo qui va vous faire découvrir l’envers du décor de ces personnages en pâte à modeler et autres matériaux, et qui retrace l’histoire de ce studio depuis ses débuts jusqu’à nos jours.
Aardman est un studio britannique, créé en 1972 par deux passionnés de films d’animation, Peter Lord et David Sproxton. Les premières productions d’Aardman ont d’abord été diffusées à la BBC, mais c’est avec des clips, comme ceux du hit de Peter Gabriel, Sledgehammer, ou du tube de Nina Simone, My baby just cares for me, que Aardman touche un public international. Je me souviens encore de l’effet qu’avait produit ce clip à sa sortie, son univers extraordinaire, sa lumière étrange, ses personnages si expressifs.
Avec les années 90, Aardman se lance dans des réalisations un peu plus longues, des films d’une trentaine de minutes, où l’on découvre des personnages attachants: un grand dadais, inventeur et bricoleur, Wallace, et son ingénieux second, un chien dénommé Gromit. Ces films très drôles jouent à fond sur la technique d’animation utilisée par le studio, appelée stop motion: les scènes sont filmées plan par plan; les personnages, réalisées pour partie en pâte à modeler, prennent des postures incroyables, comme Wallace dans cette séquence délirante.
L’expo aux Arts Ludiques vous fait découvrir l’envers du décor: les multitudes de croquis nécessaires avant d’aboutir à un personnage réussi; l’atelier du designer, avec ses outils et les matériaux à sa disposition; quelques maquettes et engins qui ont servi pour des films comme Chicken Run, ou Les Pirates. Les personnages sont exposés en taille réelle, c’est à dire pas plus grand que quelques centimètres. On se rend alors mieux compte du travail minutieux réalisé par Aardman. Comme celui qui a permis, dans une collaboration avec Nokia, de réaliser Dot, le plus petit film en motion picture.
Les films conçus par Aardman ne sont pas de blockbusters, mais avec un budget moyen de l’ordre de $70 millions, il génèrent de l’ordre de $200 millions par film. Le dernier né, Shaun le mouton, réalise un assez bon démarrage en salles.
L’expo Aardman mérite votre attention. C’est aux Arts Ludiques, pas très loin de Bercy. Et il y a nocturne tous les jeudis jusqu’à 22h.
Découvrez d'autres articles sur ce thème...
Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec