À table !
Les commentaires sur l’entretien d’hier entre Emmanuel Macron et Vladimir Poutine tournent à peu près tous, depuis quelques heures, sur un seul et même sujet : l’immense table de marbre blanc autour de laquelle – ou plutôt aux extrémités de laquelle – les deux dirigeants ont pu échanger leur point de vue. Il leur a fallu sans doute démontrer tous leurs talents d’orateur, pour pouvoir s’entendre à une telle distance. D’ailleurs, est-il vraiment possible de s’entendre, quand un tel fossé vous sépare ?
Ah, qu’ils sont loin les souvenirs du début du quinquennat ! Qu’il est loin le temps des échanges harmonieux, voire chaleureux, dans la voiturette de golf que conduisait le président de la République, le long des jardins du château de Versailles.
Que sont les souvenirs d’antan devenus ? Les deux compères ont-ils oublié leurs longues déambulations dans les galeries du même château ?
Avec Vladimir Poutine, comme avec Emmanuel Macron, tout comme, d’ailleurs avec Donald Trump, ne l’oublions pas, les rencontres au sommet sont souvent des questions d’image, de mise en scène, de décorum. On se souvient des sketches autour des poignées de main avec l’ancien président américain. Entre une poignée franche et sincère et une table aussi longue, que faut-il préférer ?
Aux plus anciens, à n’en pas douter, cette belle et grande table blanche évoquera un souvenir tenace, une publicité des années 80, pour un produit d’entretien ménager.
On imaginerait presque le chef de l’état sortir d’une telle réunion et déclarer : « c’est tant mieux, parce que je ne ferai pas ça tous les jours… »
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec