À quoi sert la FINUL ?

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La FINUL – autrement dit la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban – fait l’objet de pas mal de débats depuis quelques jours. Un peu à l’insu de son plein gré, pourrait-on rajouter… Ce contingent de près de 11 000 soldats venus de plus de trente pays, mise en place par des résolutions onusiennes, en place au sud du Liban, fait en effet office de figurant dans le conflit qui oppose Israel au Hezbollah. Quel étrange destin, que celui de ces soldats de l’ONU, ces casques bleus – il y en a près de 100 000 dans le monde, dont plus de 10% au sein de la FINUL… – chargés de maintenir la paix sans fusils ni moyens de faire respecter l’ordre…

Il ne faut pas se tromper de débat, et de remettre en cause le rôle de l’ONU ou des casques bleus. Le monde ne serait sans doute pas plus beau ni plus propre en l’absence d’un organe de concertation entre états. L’ONU ne peut pas empêcher les conflits de naître – après tout, c’est un peu dans la nature humaine, de vouloir se payer la tête de son voisin, dès que l’occasion se présente.

Mais dans le cas de la FINUL, il faut avouer que le dispositif mis en place semble vaguement grippé. Certes, la région a semblé à peu près apaisée entre 2006 et 2023. Mais en réalité la FINUL a simplement laissé le Hezbollah reconstituer ses forces après le conflit de 2006… Comment se fait-il qu’en plus de trente années de présence, les officiers de la FINUL, chargés d’observer ce qui se passe autour d’eux, n’aient rien, absolument rien remarqué ? L’incursion réalisée par l’armée israélienne, ces derniers jours, a permis de mettre en évidence non seulement de nombreux entrepôts d’armes du Hezbollah, mais également des tunnels dont l’entrée n’est située qu’à quelques dizaines de mètres de certaines bases du détachement de l’ONU.

Et qu’on ne me parle pas de surprise. Creuser un tunnel, cela ne se fait pas en quelques minutes, ni en silence. Et il faut voir de quels tunnels on parle, creusés dans dela roche (et non du sable comme à Gaza). Il faut de sacrés moyens pour cela. Mais nos braves observateurs de l’ONU n’ont rien vu…

Et que dire des salves de roquettes qui tombent sur le nord d’Israel depuis plusieurs mois ? Rien vu, rien entendu, même topo. En revanche, bien évidemment, dès que Tsahal vient faire le ménage, les yeux s’ouvrent et les oreilles se dressent de nouveaux, nos braves observateurs de l’ONU se réveillent et font mine de s’offusquer…

Anne ma soeur Anne, ne vois-tu rien venir ?…

Étrange, non ?

Pas tant que ça. Les troupes de la FINUL sont composées de braves soldats, loin de chez eux, sans armes et pas grand chose à faire. Il y a de grandes nations présentes là-bas, avec des officiers au-dessus de tout soupçon. Mais il y a sans doute aussi beaucoup de soldats beaucoup plus, comment dire, influençables… Face à eux, le Hezbollah, immense nébuleuse terroriste, dotée d’une solide assise financière, peut agir comme le ferait toute mafia désirant faire respecter sa loi : un bakchich par-ci, une petite intimidation par-là, et non braves soldats onusiens – il y en a pour une vingtaine de nationalités différentes, apprennent à sagement fermer les yeux.

Pourtant, la FINUL n’est pas venue par là par hasard. Elle avait une mission, un mandat, que je vous laisse découvrir ici (source: Wikipedia). A-t-il été rempli, ou la FINUL attend-elle les 35 prochaines années pour faire taire le Hezbollah ?

Avec des résultats aussi décevants, on peut se demander à quoi peut bien servir de maintenir ces 11000 soldats sur place, pour un budget de 500 millions d’euros par an. Notre gouvernement, qui cherche actuellement à faire quelques économies pour cause de dette de plus en plus profonde, pourrait probablement faire quelques économies en tirant les conclusions qui s’imposent …

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