7 Octobre
Le 7 octobre 2023, des milliers terroristes, membres du Hamas ou du Djihad islamique, ou simples civils excités à l’idée d’aller tuer du juif, se sont précipités par de nombreuses brèches faites dans la muraille de séparation entre la bande de Gaza et le territoire israélien, pour aller perpétrer le plus massacre de juifs depuis la seconde guerre mondiale.
De cet événement terrible, dont les répercussions sont encore visibles aujourd’hui, Lee Yaron, journaliste du quotidien de gauche Haaretz, a extrait un récit particulier. Composé de témoignages de survivantes, ou de proches des victimes, ce livre, sobrement intitulé 7 Octobre, expose dans le détail les atrocités commises par les groupes de terroristes, puissamment armés, face à des civils sortis de leur sommeil.
Du kibboutz Beeri à Kfar Aza, de Sderot à Okakim, des villages bédouins au festival de musique Nova, on découvre ainsi, minute après minute, de destin tragique de quelques dizaines des mille deux cents et quelques victimes de ces massacres effroyables.
On découvre également les actes de bravoure de certaines de ces victimes, bénévoles des services de sécurité ou simples citoyens cherchant à protéger leurs proches. C’est glaçant de réalisme, et on a le sentiment d’être plongé dans les événements de cette journée terrible.
Seuls manquent, peut-être, ses témoignages sur ce qui s’est passé dans les postes d’observation, où des dizaines de jeunes observatrices ont été assassinées, alors que, paradoxalement, elles avaient été les premières à prévenir l’appareil de commandement de ce qui était en train de se préparer de l’autre côté de la barrière de sécurité. Ce travail d’investigation aurait pu et dû être mené par lee Yaron, si elle voulait aller au bout de son formidable travail d’enquête.
Après avoir refermé ce livre, je ne peux, cependant m’empêcher de faire un reproche. Je me demande pourquoi Lee Yaron, épouse de Joshua Cohen, ne peut s’empêcher de régler ses comptes, chapitre après chapitre, avec Israel, son gouvernement, ses institutions, ses choix économiques et politiques, sa capacité d’intégration des nouveaux migrants. Ce n’est pas le lieu. Elle a parfaitement le droit de penser ce qu’elle pense, et d’étayer ses arguments, c’est le lot de toutes les démocraties d’admettre la critique interne. Mais l’hommage aux milliers de victime n’est pas, à mon sens, le lieu approprié pour une telle critique.
Livre bouleversant par moment, 7 Octobre perd, du fait de la remarque précédente, toute chance de devenir un livre de référence sur son sujet.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec