5 raisons qui justifient le rachat de LinkedIn par Microsoft
Coup de tonnerre dans la Silicon Valley! Microsoft (dont le siège se trouve à Redmond, et non en Californie) a annoncé son intention de racheter LinkedIn pour la coquette somme de 26 milliards de dollars (pour les détails, lire ici l’article de Techcrunch). A 196$ par action, c’est 50% de plus que le cours actuel, mais moins bien que le cours le plus élevé auquel LinkedIn évoluait en 2013, autour de 250$. Le montant du chèque peut vous paraître énorme, mais moi je dis simplement: bravo! Et pour plusieurs raisons.
Changing the way the world works. Amplifying the path forward! @jeffweiner and Satya Nadella https://t.co/viHN0FkjiL
— Reid Hoffman (@reidhoffman) 13 juin 2016
- En s’emparant de LinkedIn, Microsoft mettrait la main sur la base de données professionnelles la plus intéressante au monde. Avec environ 400 millions de profils régulièrement mis à jour par leurs propriétaires, et répartis assez uniformément sur toute la planète, Microsoft s’empare d’un trésor de guerre phénoménal. Aucune société ne peut se targuer d’une vue aussi précise sur le parcours professionnel d’autant d’individus, même pas Facebook!
- Le modèle économique de LinkedIn repose sur trois sources de revenus (cf. Le social selling expliqué à mon boss) : publicité, mais aussi abonnements premium et offres d’emploi. C’est un modèle bien moins sensible aux fluctuations de budgets du côté des équipes marketing. Par comparaison avec le business model de Facebook ou de Twitter il me semble bien moins risqué, même si LinkedIn pêche du côté de sa rentabilité.
- Microsoft a connu une formidable révolution depuis l’arrivée de Satya Nadella à sa tête. Le 3e CEO du géant de Redmond a déjà fait parler de lui lors de sa prise de poste sur Twitter. Il a su réorienter l’entreprise vers les sujets du moment, et a impulsé une nouvelle dynamique. Son pari sur LinkedIn est peut-être audacieux, mais il colle parfaitement aux logiques du moment: social selling, big data, réseaux sociaux, là où Microsoft était, jusqu’à présent, totalement absent.
first commitment as CEO…i won't wait 4 years between tweets!
— Satya Nadella (@satyanadella) 5 février 2014
- Pour LinkedIn, c’est la possibilité de s’appuyer sur un réseau commercial structuré, qui sait parler aux PME aussi bien qu’aux grands groupes, et qui développera probablement le chiffre d’affaires de l’entreprise de manière moins erratique.
- Pour les utilisateurs, enfin, espérons que cela signifie la fin des bugs à répétition au niveau de l’interface de LinkedIn, une véritable politique produit, une plateforme beaucoup plus stable et des évolutions qui iront dans le bon sens. Ces derniers temps, LinkedIn a pris une tournure de plus en plus semblable à Facebook, au détriment de son identité propre. Sa messagerie interne devient de plus en plus pénible. Sa version mobile a connu des évolutions chaotiques, et je connais de nombreux utilisateurs plutôt déçus de la tournure actuelle. La patte Microsoft changera peut-être la donne…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec
On peut en rajouter 2 majeures :
> c'est un formidable mouvement défensif alors que LinkedIn se mettait à aller vers le monde des apps professionnelles (ats, lms, rse, crm….)
>c'est une belle manière de couper l'herbe sous le pied de salesforce qui etait jusqu'alors un monde plus ouvert que Microsoft dynamics sur le social selling , hors les données de LinkedIn sont livrées en mode boîte noire , accéder aux données de manière brute quand on se nomme Microsoft et que l'on a tous les outils d'analyse de données qui vont bien c'est une manière de mettre hors course les autres compétiteurs qui continueront à travailler avec la boîte noire … et auront du mal à réconcilier smart data et big data ce que Grosoft (petit surnom de Microsoft qui n'est pas sans nous rappeler le regretté Groquick remplacé par ce belatre de Quicky ) ferait du coup très facilement. 😉
Alors bilan de ce rachat après 8 ans?
Cela valait il la dépense pour Microsoft ?
Oui probablement. Ça a permis a Microsoft de se propulser comme acteur du social media. Ce que Google n’a pas réussi à faire…