2ème journée de l’innovation Israël-France #isrfr
Cette deuxième journée de l’innovation France-Israël débute par une série de démonstrations, dont celle de Cyvera. Cyvera développe des solutions de protection de systèmes d’information. C’est l’évolution technologique du bon vieux firewall. L’offre de Cyvera comprend plusieurs dispositifs qui combinés, afin non seulement de repousser les attaques mais aussi de prévenir celles-ci par des pièges et des leurres.
Après quoi le président de la République François Hollande, le premier ministre Netanyahu et le président Shimon Perès prennent la parole.
Shimon Pérès
Shimon Pérès expose un point de vue intéressant: le bénéfice de la technologie et de l’innovation, c’est l' »augmentation ». Tout peut-être augmenté: la force, la durée de vie, la santé, etc. Pour lui, Israël a eu de la chance, car ses habitants sont partis … de rien: ce dont il disposait le plus, c’était des moustiques. Avec beaucoup d’humour, il explique qu’Israël n’avait aucune ressource naturelle, sauf sa population. La matière première d’Israël, ce sont ses habitants: tous se sont efforcés de compenser le manque de ressources naturelles. Et la technologie y a contribué, sur différents domaines. L’agriculture, par exemple. Ou la défense, dont les avancées technologiques importantes se sont ensuite diffusées au sein de la société civile. Le troisième secteur, c’est la santé, avec différents domaines de spécialisation, comme l’interface entre le cerveau et l’électronique (par exemple la stimulation profonde).
Binyamin Netanyahu
Il s’agit de parler du futur en examinant le passé, par exemple en relisant Will Durant. Le premier ministre israélien en tire deux conclusions. La première, les « nombres comptent »: être 8 millions, ou 66 millions face à 1,3 milliard, ce n’est pas facile. La seconde, c’est qu’il y a des exceptions à la première: la culture permet de surpasser les limites imposées par la taille. C’est toute l’histoire du peuple juif, reparti de rien après des siècles d’errance, et qui 50 ans après, se place parmi les nations les plus brillantes en matière de technologie.
Israël a changé en 50 ou 60 ans. Ces changements sont imposés par l’évolution économique. Ne pas s’adapter, c’est prendre le risque de rétrograder puis de disparaître. S’adapter est impératif pour progresser et reste compétitif. Il y a deux changements importants:
- Le premier, c’est la technologie, elle a transformé l’homme en une créature capable d’en produire d’autres d’une autre espèce. Nos vies sont des transactions. Nous vivons là où nos richesses se sont constituées. Nous voulons, nous devons les protéger. Ces transactions, ces richesses, ne sont pas forcément matérielles, elles peuvent être virtuelles. La protection électronique, la cyber-sécurité, font partie des savoir-faire israéliens. Un petit nombre d’individus peut protéger un large nombre d’individus et leur permettre de vivre et de prospérer.
- Le second, c’est l’Asie, la globalisation, les changements d’échelle. Pour adresser ces communautés, ces défis, il faut s’unir, et les partenariats entre la France et Israël y contribueront.
Binyamin Netanyahu rappelle les efforts qu’il conduit pour transformer les infrastructures de ce pays: les routes, les moyens de transport collectifs, des domaines dans lesquels la France dispose d’un savoir-faire reconnu et apprécié (le tramway de Jerusalem par exemple, est de conception française). L’un des sujets qui lui tien à coeur, c’est la ligne à grande vitesse entre Eilat et Tel-Aviv (déjà abordée sur X-Israel), qui connecte l’Europe à l’Asie.
Enfin, le premier ministre israélien rappelle qu’il est important de se protéger de ceux qui veulent kidnapper la technologie, en pensant à l’Iran ou à la Corée du Nord.
François Hollande
Le président de la République rappelle que ce qui fait la force d’une relation, c’est ce qu’elle peut produire en partenariats, la construction commune de l’avenir. Shimon Pérès a rappelé que les deux pays avaient eu une grande chance: Israël qui n’avait rien, la France … qui avait tout. La France avait un autre défi que celui d’Israël: elle disposait de ressources, de secteurs industriels bien développés: celui de rester une grande puissance économique, la cinquième au monde. Le devoir de la France, c’est d’accroître sa compétitivité pour garder son rang, préserver sa place, son avance. L’enjeu pour la France et Israël est le même: être les meilleurs dans les technologies, l’innovation, la recherche.
Le président rappelle qu’il a sanctuarisé le budget de la défense, car la recherche et l’innovation dans ce domaine a des répercussions, aussi, dans le civil. Comme Israël, la France a besoin de se protéger de ses amis qui voudraient les écouter. Israël a appris à créer des écosystèmes favorables à l’éclosion de l’économie numérique.
La France est déjà présente en Israël. La France a un savoir-faire dans ce domaine, de la construction des routes aux trams, en passant par les portiques de contrôle.
Avec beaucoup d’humour, le président rappelle qu’il a rencontré des entrepreneurs, qui étaient français, israéliens, peut-être même les deux. Il est bien sûr favorable à la coopération entre les entreprises, les universités (Technion et X, notamment). Partenariat économique, notamment: par exemple, la BPI n’est pas réservée aux investisseurs français. Elle pourrait appuyer l’investissement par des entrepreneurs des deux pays. Le président rappelle aussi qu’il tenait à ce qu ele Crédit d’Impôt Recherche soit préservé durant tout le quinquennat.
François Hollande rappelle que les entreprises françaises peuvent venir en Israël sans rien craindre pour leur développement. Et à l’inverse, les entreprises israéliennes sont appelées à venir en France et en Europe.
Enfin, le président rappelle que l’Europe a été créée pour faire la paix, pour créer un continent uni, pour développer un territoire économique. Ceux qui avaient eu la vision de cette Europe, ont réussi à créer un espace uni, démocratique, un espace de droit et de culture, un moyen formidable d’échanges. L »Europe n’est pas qu’un espace de protection, mais un espace de création et de richesse.
La paix est un levier pour l’économie tout comme l’économie est un levier pour la paix.
(très grosse salve d’applaudissements).
Update du 21/11/2013: voici la vidéo de l’intervention du président, proposée sur le site de l’Elysée.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec