23 !
Il y a deux semaines encore, on se demandait qui profiterait de l’absence de Rafael Nadal à Roland Garros cette année pour enlever le titre. La relève espagnole, comme Alcaraz, donné comme le successeur de Nadal ? Les joueurs venus d’Europe du nord, tels Ruud, déjà finaliste l’an passé ? Ou bien Novak Djokovic, malgré son âge avancé… ?
La réponse, nous l’avons obtenue en quinze jours, qu’on pourrait facilement résumer en deux matches. Le premier, vendredi, permit à Djoko d’éliminer Alcaraz gêné par des crampes au 3e set d’un match intense, une finale avant l’heure. Le second, ce dimanche, où le norvégien Casper Ruud, qui disputait sa deuxième finale à la porte d’Auteuil, n’a pu faire illusion que pendant quatre jeux.
Ces deux matches, où Djoko était opposé à de talentueux joueurs bien plus jeunes que lui (une douzaine d’années d’écart), a permis de mettre en évidence ce qui fait la différence entre Djoko, Nadal et Federer d’une part, et la multitude de très bons joueurs qu’ils ont effacé des tablettes durant les vingt dernières années : la résilience. Même lorsqu’ils sont malmenés, ces joueurs sont capables de revenir dans le match et de réduire à néant les espoirs de leur adversaire. Il ne suffit pas de bien jouer, au tennis. Il faut aussi et surtout marquer les points qui font la différence.
Djoko remporte ainsi son 23e grand chelem. Il devance désormais ses rivaux de toujours, qui n’ont plus aucune chance de venir lui contester ce record. 23 titres, en moins de vingt ans de carrière, c’est incroyable, n’est-ce pas ? Et bien dites-vous que si Federer ou Nadal n’avaient pas existé, Djoko aurait sans doute pu en remporter une dizaine de plus. Il n’y a qu’à compter le nombre de fois où Djoko a perdu face à ces deux joueurs en finale ou en demi-finale pour s’en faire une idée.
Pourtant, Djoko n’a pas bonne presse. On lui reproche son manque de charisme, son arrogance, ses décisions parfois hasardeuses. Peu importe, il restera un champion hors normes.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec