2021, année Djokovic ?
La conjonction de grans événements sportifs peut masquer certains résultats pourtant significatifs. La conjonction de la finale de l’Euro 2021 de football et du Tour de France a semble-t-il occulté un événement majeur : la victoire de Novak Djokovic à Wimbledon. Il faut dire que le tournoi n’est plus retransmis que sur des chaînes payantes, contrairement à Roland-Garros, et que cela prive le public qui n’est pas suffisamment amateur pour se payer un abonnement parfois onéreux d’accès à ces grandes messes sportives.
Rod Laver, nous voilà
Mais revenons à nos moutons. Avec ce sixième titre sur le gazon londonien, il rejoint, au nombre de finales de tournois de grand chelem remportées, ses deux acolytes du trio magique. Federer, Nadal et Djokovic ont tous les trois remportés 20 finales ! Une bénédiction pour les amateurs de records sportifs, une malédiction pour les autres joueurs du circuit, qui n’attendent plus qu’une chose : que ces trois-là prennent leur retraite. C’est déjà presque chose faite avec Roger Federer, qui n’a probablement plus la condition physique pour s’imposer dans de telles compétitions. Nadal a butté sur un grand Djoko en demi-finale à la Porte d’Auteuil, et ce dernier s’envole vers un possible grand chelem… Il l’a déjà réalisé à cheval sur deux années, mais il n’est plus qu’à un titre pour le réaliser sur une seule et même année, et rejoindre un autre grand champion, Rod Laver.
Un sacré palmarès, non ?
Et encore, tout ça, c’est sans compter le nombre de jours passés à la tête du classement des joueurs professionnels. Et à plus de 33 ans, il est devenu cette année le plus vieux joueur de tennis à finir l’année en tête de ce classement.
Je suis le mal aimé
Pourtant, il me semble que des trois grands champions cités plus haut, Djokovic est celui qui bénéficie le moins du soutien du public, de la passion des foules. Là où Nadal génère de l’affect et Federer enclenche de la passion, Djoko ne provoque, lui, qu’une forme de dédain, de la part du public. On dirait qu’à chaque match qu’il joue, le public soutient son adversaire. Son jeu est pourtant spectaculaire, en ce sens qu’il dispose de tous les coups pour se sortir des mauvais pas. comme de la finale de Roland-Garros cette année, où il était mené deux sets à rien par Stefanos Tsitsipas avant de s’imposer en 5 sets.
Peut-être est-ce son allure générale qui le rend moins sympathique. Djoko sourit peu, contrairement à Federer qu’on croit sorti d’une publicité pour une marque de shampooing. Il ne porte pas de cheveux longs, n’alimente pas la presse à scandale, ne détient pas de record obscène, comme les 13 titres de Nadal à Roland-Garros.
Peut-on être un champion normal ?
Djokovic est un besogneux de l’exploit, un champion ordinaire, et non extra-ordinaire.
Pourtant, ce type là est vraiment hors du commun.
Et je suis prêt à parier que d’ici l’an prochain, à la même date, il sera le seul détenteur du record de titres de grand chelem…
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec