Made in France
Vu hier soir, le film Made in France, dont la sortie avait été repoussée en raison des attentats du 13 novembre dernier. Disponible en VOD sur la plupart des box, ce film est un petit événement à lui tout seul, par le contexte de sa sortie plus que par son contenu. Mais au final, que peut-on en attendre?
Un constat, une prise de conscience. Nous ne sommes plus à l’abri, n’importe quelle bande de petits voyous peut basculer sous l’influence d’un leader un peu plus allumé que ses acolytes, vers une forme de radicalisation qui aboutit au terrorisme islamique. Nul besoin d’être un musulman pratiquant, bien au contraire: les apprentis terroristes de Made in France sont des ignares, ou presque, pour tout ce qui touche à l’Islam, c’est d’ailleurs pour cela qu’ils sont si facilement manipulables.
Merah, les frères Kouachi, les fous sanguinaires qui ont dévasté le Bataclan, relèvent probablement de la même eau. Des petits minables, en quête d’une reconnaissance – internationale, de préférence, la scène du choix du nom du groupe est effarante – qui basculent progressivement d’un rejet de la société occidentale vers un nihilisme absolu, au nom d’un dieu dont ils ne comprennent rien.
Les parcours illustrés par Made in France sont représentatifs de ce type de dérive, ils n’en sont pas la retranscription exacte. Mais ils permettent de mieux prendre conscience de ce qui nous est arrivé, non pas depuis un an, mais depuis bien plus longtemps: la dérive de jeunes paumés, qui autrefois auraient sombré dans l’alcool, le trafic de drogue ou la petite délinquance. Et aujourd’hui n’hésitent plus à chercher à rentrer dans l’histoire, en faisant le plus de victimes possible.
De ce point de vue, notre futur n’est pas réjouissant.
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Hervé Kabla, ancien patron d’agence de comm’, consultant très digital et cofondateur de la série des livres expliqués à mon boss.
Crédits photo : Yann Gourvennec